Les moments de mon voyage en afrique

Genèse

Le 19 novembre 2024, j’ai été licencié de mon poste de spécialiste BIM pour lequel j’avais été engagé le 10 janvier 2022 ; la manufacture horlogère étant modélisée et devant s’achever mi 2025, je n’avais aucune raison à continuer ce travail pour lequel j’avais déjà fini la modélisation 3D et fait les approbations principales. A 58 ans, je savais que j’avais assez d’argent en banques pour palier à mes besoins jusqu’à l’âge de la retraite et décidai dans un premier temps de me consacrer à l’amélioration de mon cadre de vie principal : la maison que j’aurai bientôt fini de payer et dans laquelle j’ai emménagé le 1 août 2017 au moment de récupérer la garde de mon fils.

J’ai décidé de prendre le temps nécessaire pour savoir dans quel sens orienter ma vie professionnelle ou trouver une occupation qui pourrait m’enrichir personnellement et c’est le fait du hasard qui m’a fait rencontrer, fin novembre début décembre, cette fille à la peau d’ébène originaire de Tanzanie qui m’a parlé de l’architecture « art-déco » de Daar es Salaam et du festival de musiques africaines actuelles « Sauti za Busara » à Zanzibar City. Découvrir le seul continent sur lequel je n’avais jamais posé un orteil était tellement stimulant que, sans avoir même entamé de travaux dans ma maison, j’ai pris la décision de me lancer dans ce voyage initiatique.

Avant mon licenciement professionnel, j’avais pris deux jours de congé les 1 et 4 novembre afin de voir ma tante à Barcelone ; il ne restait plus qu’une tante « seule » à laquelle rendre visite, du côté de Lugano, en Suisse.

16/12/24 Bari – Italie

Départ en train pour Lugano et le val Capriasca où je passe la nuit et décide de partir visiter ce site « néolithique » de Matera tout au sud de l’Italie.

17/12/24 Sassi di Matara – Italie

Arrivée à Bari puis à Matera où je me décide à louer une voiture le lendemain pour aller visiter les fameux « Sassi » ; des grottes que l’homme a su transformer en vraies maisons d’habitation disposant de tout le confort dont peuvent rêver tous les animaux de la ferme, humains inclus.

18/12/24 Cinqueterre – Italie

Retour autoroutier par Rome que je n’avais encore jamais visitée… peu de temps à disposition car je désire visiter les « cinque terre » du côté de Gênes et malgré une correspondance ferroviaire ratée à Pise où je passe la nuit, j’arrive tout de même à temps pour voir le lever du jour sur cette région que je ne connaissais pas.

19/12/24 Genova – Italie

A Genova, les trains directs pour Genève ne sont pas légion… je décide donc de louer une voiture pour retourner chez moi et honorer les différents rendez-vous de Noël auxquels je m’étais engagé de participer.

La voiture de location que j’avais prise à Ivrea étant de plaque italienne également, je devrai repasser par l’Italie à un moment ou un autre.

24/12/24 Plaine de la Bièvre – France

Noël avec les frangines de mon fils dans l’Isère et le lendemain matin, je laisse mon fils et sa copine avec la famille et reprends la voiture en direction San Remo en Ligurie (Italie) afin de la déposer dans une agence que je trouverai dans une autre ville finalement (les agences indiquées sur googlemaps ne sont parfois pas à jour).

Le reste de mon « périple africain » en photos est consultable sur le site web polarsteps en lien ci après :

A search for roots – ZZiFish

Ce qui reste à documenter de ce périple, ce sont les expériences d’un instant plus ou moins long ; pour cela, il y a les vidéos que je vais nourrir prochainement sur ce site.

26/12/24 Séville – Espagne

Cette nuit, à Séville, je ne dors pas… je marche…
De la Estación del Norte encore en Catalogne, je découvre une frontière pavée de pierre (marbre ?)… … Je suis déjà dans le Maghreb alors que je n’ai pas encore pris le ferry qui doit m’emmener au Maroc, à Tanger où je soupçonne pouvoir trouver une trace sur un monument dans le cimetière, une trace qui expliquerait quand et comment s’est passé un événement majeur de MON histoire personnelle.

29/12/24 Tanger – Maroc

De nuit, la vue depuis la terrasse de l’hôtel à Tanger, en front de mer, est magnifique. Je dis bonjour à un type sur une terrasse qui me surplombe … 

Je fume ma première cigarette de la journée… je profite…

29/12/24 To Fez – Maroc

Je rentre dans le train qui me mène de Tanger à Fez et un type m’apostrophe alors que je suis en train de m’arranger avec mon voisin de siège pour ranger au mieux nos équipages et nous arranger des sièges à disposition… Je finis par aller un peu plus loin, vers 4 sièges libres et se faisant face 2 par 2…. Je me rends compte que le type qui m’a interpellé tout à l’heure est sur l’un des 4 autres sièges, de l’autre côté du couloir.

Un vieux type -agriculteur à la retraite ?- s’installe sur l’un des deux sièges face à moi… il porte une casquette avec POLICE marqué dessus…

L’enfant que je suis redevenu maintenant observe le paysage qui défile sous ses yeux et prend des photos tant bien que mal… les paysages sont incroyablement réalistes !!! …. comme si c’était des décors de films en VRAI !!! Mais à un moment donné, c’est mon oreille gauche qui m’enlève à mes découvertes visuelles …

Je demande au type à la casquette quelle est l’origine de ces chants inconnus de moi mais il ne me comprends pas … Intervient alors le premier type qui décide de nous aider dans nos difficultés de communication et j’apprends que les chants que j’ai entendus ont leurs racines dans la région de Oujda, au plus proche de la frontière algérienne… … je ne resterai vraiment pas longtemps à Fez et le soir même, dormirai à Oujda !

Le train poursuit sa route et m’offre des paysages insoupçonnés… Une fois de plus, il s’arrête dans une gare et le premier type m’informe que c’est là que son voyage s’arrête… 

Il m’informe : « Je suis militaire » … 

Je réponds :  « c’est bien »… 

Il ajoute alors : « je suis adjudant » 

Je lui dis :  « OK »

… A ma connaissance, le grade d’adjudant est réservé aux professionnels … qu’ils soient instructeurs, employés par les services secrets, etc… 

Une dizaine de types bizarres se sont succédés par la suite dans mon wagon ; ils passaient leur temps à m’observer… Dès le lendemain, je ne constate plus de types étranges … … « OK »…

2/01/25 Lisbonne – Portugal

De retour sur le continent européen, je suis passé par l’ambassade de Suisse à Lisbonne pour obtenir un passeport de remplacement car le mien tombe à échéance le 5 janvier 2025… certains diraient que je suis parti visiter l’Afrique comme un touriste, c’est faux… Je suis parti sur un coup de tête… le voyage a été plein d’enseignements et les visas que le continent impose maintenant aux européens en font partie. Ils le font certainement en retour des 56 mio d’euros que l’Europe n’a pas restitué à des individus africains qui, en 2024, ont réglé des montants pour obtenir des visas et l’Europe a trouvé qu’ils ne remplissaient pas des critères sans autre dédommagement ; Quand je vais chez un commerçant et que je lui donne l’argent pour un produit à commander mais qu’il m’informe par la suite qu’il ne peux pas obtenir l’article, le commerçant me rend l’argent et je vais chercher ailleurs…
Après avoir appelé le numéro d’urgence de l’ambassade et ayant eu un type qui m’a dit que je dois rentrer en Suisse pour obtenir le désiré passeport, je décide de revenir demain (le 2 janvier est férié en Suisse dans un grand nombre de cantons).

3/01/25 Lisbonne – Portugal

Je reviens à l’ambassade et une dame m’interrompt et me qu’elle m’a déjà dit qu’il fallait que j’aille en Suisse… Je lui dis que la voix que j’ai entendue la veille était plutôt celle d’un homme .. elle m’interrompt et ça continue comme un match de ping-pong dont je suis spectateur et acteur ; c’est dans ces moments là que j’élève la voix à un tel volume que je peux faire peur au point d’avoir la visite de la police … Je lui explique calmement que si elle a un salaire, c’est grâce aux impôts qui sont perçus sur mon compte et que donc, elle doit me traiter tel un client dans n’importe quel commerce…

On trouve une solution qui pourrait prendre du temps mais une solution, c’est déjà mieux que rien…
Sur le trajet du retour vers le guesthouse où je loge depuis peu, je me rends compte que le passeport temporaire pourrait être une autre solution …

Je fais ma demande au service consulaire de Lyon car je réside en France et demande à pouvoir faire les photos biométriques dans l’ambassade de Lisbonne car ils disposent de tout le matériel nécessaire, je pourrai le constater plus tard…

Parallèlement, je fais une demande de passeport temporaire à l’ambassade de Paris…

4/01/25 Lisbonne – Portugal

Aujourd’hui, à Lisbonne, en pleine confluence de nos 4 continents judéo-chrétiens-etcaetera, en pleine culture maghrébine aussi, dans une ville qui a su garder son héritage et l’enrichir des nouveaux apports, après avoir mangé un plat de bacalao qui a ma plus grande surprise était de la morue fraiche, donc un poisson de mer dont je me rappelle pas le nom aujourd’hui, une évidence s’impose : Je ne suis plus que ZZiFish jusqu’à mon retour chez les miens où je reprendrai mon identité d’être humain dans un monde que j’ai déjà choisi d’appeler ZERO, car, lorsque j’écris du code pour faire un programme informatique, si la réponse est « faux », le processeur me renvoie 0… quand c’est vrai, il me renvoie 1 et quand il y a un bug, ça vient simplement du couillon qui a mal écrit le script… aux débuts de l’informatique, c’était dû à un insecte qui se promenait sur les câblages reliant des transistors…Plus maintenant …

Je place la dernière que j’ai entendue hier (beaucoup plus tard) dans le train qui m’emmenait à Como, en Italie :  » .. mais comment tu fais toi pour casser les couilles à un couillon ? »… j’ai ri… le gamin avait tellement raison …

Heureux de mon héritage, de mes apprentissages et de la beauté de notre planète… bien assez conscient de l’année charnière que 2025 va être pour moi. 

Comme Lisbonne est située sur l’estuaire du Fleuve le Tage, l’eau est douce à marée basse et salée à marée haute ou selon les vents peut-être aussi un peu…. On a donc aussi bien un lac comme le lac Léman de chez nous, une rive de mer d’où l’on voit l’autre côté… comme de Gibraltar à Ceuta vers le continent africain… un océan atlantique… Il y a vraiment tout…. Des ascenseurs pour gravir les étages de la ville en forte pente qui font penser aux gratte-ciels de New-York en successions de 3-4 étages…

Pour ceux qui ont pu skier dans ce domaine des alpes savoyardes et surtout vivre les « après-skis », l’utilisation des ascenseurs et d’un télécabine suisse font sens à la pratique du transport public alternatif … Pendant ce temps là, à Genève, on envisage de traverser le lac avec un métro de je ne sais pas combien de kilomètres en 2040 pour un budget de 4 milliards (?) alors que la demande initiale n’était que de franchir la rade ou le petit lac, celui qu’on appelle « Lac de Genève ».

9/01/25 Lisbonne – Portugal

J’ai passé la nuit dans l’aéroport de Lisbonne ; une fois fatigué, j’ai dormi à même le sol, comme à l’époque … au final, tu te rends compte que quand tu es fatigué, tu t’endors sur n’importe quelle surface et ce n’est que quand tu te réveilles que tu te rends compte que la surface n’était pas idéale mais les sensations désagréables disparaissent très vite… malgré l’âge… 

Donc, en résumé, je n’ai pas pu partir avec l’avion du 7 pour Dakar à cause de formalités qui je pense n’étaient pas nécessaires mais que l’ambassade a voulu et je n’ai plus envie d’argumenter dans ce monde ZÉRO.

J’ai raté l’avion de hier par distraction (je plaide coupable).. mon sac à dos a fait l’aller retour Lisbonne – Dakar… pas moi… 

Je vais rater l’avion ce soir parce que le système d’information des horaires nous donnait encore 4 minutes avant la fermeture des portes mais l’avion avait déjà quitté la place et n’était déjà plus visible…

J’ai donc été au premier guichet de la TAP que m’ont indiquées les personnes à la porte d’embarquement et j’ai demandé que l’on joigne quelqu’un pour me donner les solutions à mon souci… ils ont appelé la …. Police.

Pendant que j’attendais et que je voyais que les personnes à la réception de ce salon VIP n’avaient rien entrepris, je me suis approché de l’une d’elles qui était désoeuvré et lui ai dit que je connaissais mes droits et que je lui demandais clairement d’appeler un supérieur dans la compagnie aérienne… À cela, on m’a répondu qu’elles ne travaillaient pas pour la compagnie aérienne… ça m’a fait un peu monter les tours et pour ceux qui connaissent la puissance de la voix du chanteur et coach U9 que je suis, les décibels sont montés… Je suis ensuite allé dans le « salon VIP » et d’une voix posée et discrète, j’ai demandé qui n’était pas avec un billet de la compagnie aérienne.
J’ai repris ma place sur le canapé de la réception et quand 4 policiers sont venus, je leur ai dit calmement que je connaissais mes droits et que je ne sortirais que lorsqu’ils me diraient exactement où je devais me rendre et j’ai ajouté qu’ils devraient m’accompagner car je n’avais plus envie de perdre du temps dans cet aéroport où je séjournais depuis une 40aine d’heures… Ayant vécu 3 épisodes de moralisation parce que je n’étais pas à côté de mes affaires et un épisode surnaturel où un chef policier d’une délégation de 4 m’a insulté en me disant que je sous-entendais qu’il ne faisait rien ; je me suis tourné vers ses 3 accolites qui montraient des signes de compassion envers moi et leur ai dit : « C’est votre supérieur ? .. vous n’avez pas le droit d’exprimer votre sentiment ? »

Sans réponse de leur part, je me suis retourné et suis parti non sans faire usage de ces deux majeurs qui me sont la forme d’expression la plus fréquente en ce moment… je suis tout de même heureux, que sans le vouloir vraiment, les deux majeurs aient été dissimulés par les poignées et bandouillères de mes bagages …

Ce matin, le 10, j’ai pris 2 billets aller pour Cap-Verde en espérant que la petite Celia CI me rejoindrait …

Au final, je partirai seul. Enfin le décollage prévu initialement à 9.15, il a été retardé pour 9h30 et remis à 9.15…je me rends compte qu’il est 10h07 et que j’ai parcouru en près de 3h moins de distance en taxi et en en avion que ce que j’aurais parcouru à pied…

Ce matin, je peux enfin vous lâcher le morceau qui tourne en permanence dans ma tête depuis 3-4 jours : « A donde vas » de Sergent Garcia.

Ma destination est « Isla de Sal » dans l’archipel de Cap Verde ; évidemment, il doit y avoir une énorme production de sel sur cette île … 

J’ai allumé le bouton pour demander le service au siège si pratique dans un avion, l’hôtesse est arrivée avec le chariot et m’a demandé si j’avais besoin de quelque chose, j’ai répondu « une bière », elle a éteint le bouton et m’a dit que ça venait… elle est allé servir les premières classes d’abord alors que eux ont droit au champagne avant même le décollage en théorie…
Tant que tu suis les instructions, tu t’en sors mieux que les autres… tu as raison de ne pas réfléchir… t’as tout : une belle femme, des beaux enfants et surtout, par dessus tout, UNE MAGNIFIQUE ET GRANDE MAISON… (Burning down the house – Talking Heads). Le chariot arrive finalement à mon niveau et l’hôtesse me tend deux cartons… je les prends et constate qu’il y a un petit déjeuner que je n’avais pas demandé donc je vais le manger car je sais quel sera son sort si je ne le mange pas… pourtant, beaucoup de produits emballés sous vide sont carrément éternels … j’ai pris les cartons et la question improbable fuse : « Vous prendrez quoi comme boisson ? »…vivement que j’atterrisse sur l’île de SAL.

Ça s’est passé là dessous, subrepticement à mes yeux s’est imposé un paysage … une île… des reliefs et des couleurs que j’ai l’impression de ne jamais avoir vues .. les larmes étaient plus fortes que moi… peut-être vais-je me rendre compte que ces reliefs ne sont que de ceux que je connais déjà … quoi qu’il en soit, c’est très émouvant… 

Mon transformateur « bon marché » pour les recharges usb commençant à sentir le brûlé, je remercie ma voisine du siège arrière d’avoir alerté la première personne du staff qui a pris l’initiative de débrancher le dit transformateur… 

Elle est venue m’informer du fait et je l’en ai remerciée.. je sais déjà que je vais le jeter car effectivement, c’est de la merde… ça confirme le proverbe « Qui achète bon marché paie trois fois ». Le truc du monde ZÉRO, c’est que après cette employée qui avait débranché le transformateur, les 3 autres sont venues vers moi m’informer du fait… le sommet ? Les 2 dernières qui ont commencé par dire : « Je sais que vous avez déjà été informé… » Ça m’a rappelé ce monsieur à l’épicerie qui me dit que j’ai les lacets défaits… je lui réponds je sais … et la dame de derrière qui d’un ton maternel rajoute : « Vous allez tomber ! »

Vivement l’île de SAL…

Et quand je propose à l’hôtesse de me débarrasser de ce transformateur que je ne devrais plus utiliser vu qu’elle a une poubelle dans son organisation, l’hôtesse me répond que non, qu’elle ne prend pas ce genre de trucs en charge… Je suis absolument certain que par ici, personne ne fait de gros efforts pour le tri des déchets… tant pis…

13h ; il doit rester une heure de vol pour arriver sur l’île de SAL et j’ai déjà chialé plein de fois. Je suis un énorme privilégié…

11/01 Ile de Sal – Cap Vert

J’attends le lever du soleil à Terra de Llum. Je n’ai bientôt plus de charge dans mon smartphone donc, j’arrête de prendre des photos et je patiente en écoutant le chant d’un prèche du Coran tel que j’en avais découvert dans le marché de Oujda en décembre…

Le chant vient de mon dos, du type que j’ai vu s’asseoir et poser son sac sereinement sur la terrasse du restaurant fermé et désert à cette heure trop matinale…. Je profite et le laisse essayer tant bien que mal d‘être en accord tonal avec son maître à penser…

Des gouttes d’eau perlent le long du bord de la toiture du restaurant, je comprends qu’elle vient de la condensation entre l’air extérieur nocturne et la toiture du restaurant… Je comprends aussi que le restaurant est climatisé et que l’on n’éteint pas la climatisation pendant la nuit…

Toujours en bord d’océan mais en hauteur, j’ai un meilleur point de vue… la nuit, tous les chats sont gris sauf les noirs que l’on ne voit pas… c’est un peu la même chose pour le reste de notre environnement… un bâtiment se dessine ainsi qu’un espace rectangulaire bordé de 4 mats faisant penser à un terrain de foot genre city stade mais comme je ne vois pas de cages…Je me permets une photo grand angle avant le lever du soleil et arrête de bouger pour être sûr de prendre la suivante du même point de vue mais c’est juste interminable et je commence à avoir froid… 

Avec la semelle de ma sandale achetée la veille par paire, je trace un rond autour des deux cailloux .. ça devrait le faire car les traces qui m’ont amené à l’escalier emprunté pour descendre dans la crique étaient linéaires et je ne connais pas d’animal qui tourne en ronds….

Je me promène et soudain se dessinent quatre bâtiments hors du temps.. des bâtiments incroyables que je ne saurais dater…. Je n’ai pas envie de rater le lever du soleil… je reviendrai par ici lorsque le soleil sera levé et j’espère qu’il me restera de la charge dans mon smarphone… 

Le ciel est nuageux ou brumeux, je n’aurai pas les couleurs rouge orangées espérées… tant pis… En repartant, un chien dans une des cases qui servent de maison m’abboie dessus sans arrêt… j’essaie de le calmer en lui parlant mais rien n’y fait… Je me rends compte que son maître est juste dans l’encadrement de la porte… j’en profite pour lui demander ce qu’était le domaine avec les 4 bâtiments et les 2 villas… il me répond qu’une grande famille italienne du nom de Stefanina aurait construit ces énormes trucs très originaux que je crois être d’un type de « pisé armé » … Le genre de principe constructif qui ne supporte vraiment pas l’air marin salé et humide…

Étant donné que je n’ai plus un copek sur moi et que je n’ai croisé aucun crache-sous mécanique dans ce lieu retiré, je repars en marchant vers la grande ville d’Esparragos que j’ai aperçue au loin … La route file droite vers le lointain… à gauche, ce mur d’enceinte de la propriété Stefanina et à droite, des chèvres, une dame assise qui n’attend pas le bus et plus loin, un groupe d’habitations qui ont l’air neuves mais non habitées car les fenêtre sont obturées par des parpaings de ciment… pourtant, juste à côté, un bidonville avec une bonne trentaine d’habitats qui bénéficieraient volontiers d’un logement décent… la réalité commence à se dessiner dans ma tête et je remémorise les dents creuses dans le tissu urbain de Santa Maria, les dos d’ânes ou gendarmes couchés faits de pavés noirs et blanc, ces lignes blanches pour les places de parcage faites des mêmes pavés noirs de la voie carrossable mais blancs et ces fers d’armatures qui dépassent de la dalle sur rez, sur 1er, etc. … en fait, les habitants de  cette île ne font les choses qu’on leur dit de faire que s’ils trouvent que c’est nécessaire… et dans ce cas, ils le font le mieux possible… Ils font le stricte nécessaire pour habiter la maison qu’ils ont commencé à construire et laissent la suite pour quand ce sera vraiment nécessaire… je crois que je peux partir de cette île dès demain… j’en ai pas fait le tour mais j’en ai déjà appris beaucoup .. 

Sur la route goudronnée pour aller plus vite entre les villes et l’aéroport, les nids de poules sont légion et les deuxièmes voies à sens unique semblent irrémédiablement en attente… visiblement, on ne leur a pas encore donné de solution pour ne pas avoir à réintervenir sur une route goudronnée… il n’en existe pas à ma connaissance, à part ces énormes préfabriqués de béton qu’on posait à la façon de pavés entre les années 30 et 60… de gros pavés qui donnaient au confort de l’habitacle automobile le même rythme insupportable que les jointures de rails de chemin de fer… une solution de revêtement abandonnée à cause de l’aquaplanning … en cas de fortes précipitations que je n’ai pas le sentiment de beaucoup avoir à subir par ici..

11/01 Terra Boa – Cap Vert

Terra Boa est un des faubourgs de Esparagos. C’est celui que j’ai découvert en prenant les vues depuis la Coline du Miradour ; celui que j’ai d’abord pensé un bidonville ou une favela… un quartier qu’un de ses habitants m’a fait visiter de san Joao à san « je sais plus quoi »…

12/01 Santa Maria – Cap Vert

Dernier réveil à Santa Maria ; plus un sac, à part le sac bandouillère souvenir que j’ai acheté hier, au Miradour de Esparagos…
Je pense savoir où sont mes deux sacs à dos et récupérer un d’eux dès cet après-midi car mon avion décolle à 19h30… comme on dit ici : « NO STRESS »…

Comme je suis en avance sur l’horaire d’ouverture du « breakfast » -je ne peux pas l’appeler autrement tellement il y a de victuailles de nos contrées-, je me ballade pour prendre les photos que je n’ai pas pu prendre la première nuit car mon smartphone n’avait plus de charge… Ça ne m’a pas empêché d’être à court de charge ce matin mais au moins, j’ai pris les principales que je voulais prendre de jour, en particulier le gymnase et la « centrale » d’animation jeunes et leur skatepark « naturel »…

Du coup, je n’ai plus de téléphone puisque le câble de charge doit être dans un des sacs… C’est pour ça que la seule chose qui compte ici, c’est NO STRESS.

Trouvé un câble iPhone avec chargeur chez un chinois du coin recommandé par une épicière locale… environ 50% du prix pratiqué à Lisbonne.. cool… en plus, ça ressemble à un produit de la pomme… 

Chargeur branché juste en face avec vue sur les nanas qui proposent leurs massages  aux conducteurs de taxis ou autres.. je bois ma bière et constate une succession inattendue d’horizons : 

  • Au premier plan (derrière les nanas et les taxis d’avant, une supérette toute mignonne
  • Au second plan, un petit peu plus grand dans le point de vue, un clocher surmonté d’une croix…
  • Au 3ème plan, un immeuble visiblement plus FRIKÉ que les plans précédents et surmonté d’un « rooftop » démontrant sans aucun doute que l’homme fortuné est au dessus de Dieu… le ciel, lui, reste au dessus de tout ce qui est normal puisque au dessus de lui, il n’y a rien…

Je n’aurai pas la photo rêvée de tout ce beau ménage avec en plus, ce vendeur de café qui siège sur la table devant moi et que j’aurais aimé prendre avec son mastodonte de « protecteur »…

J’ai un peu d’avance mais pas assez pour me permettre de visiter d’autres lieux de l’ile ce matin donc je me ballade en attendant midi… je cherche encore cette vue pour kiko avec un ciel d’un bleu immaculé mais maculé de voiles de kites… en fait, le vent souffle à peu près aussi fort partout sur l’île mais LE spot est dans l’axe d’un mont et donc le ciel reste immaculé… encore un indice probant sur le fait que l’homme descend plutôt du mouton (J’accuse (?) – Saez)

Arrive midi et je m’installe pour manger à côté de mes sacs restants … 

Un client potentiel se présente pour demander si l’on peut manger et la serveuse lui répond qu’on ne mange qu’à partir de 13h.. le monsieur et sa femme partent et lui mentionne en français que c’était dommage car il y a une guitare… je l’interpèle et lui dit qu’il est possible de patienter le temps d’un apéro et manger à partir de 13h… il dit que ça sera trop juste pour son rdv de 13h30.. 

Je profite d’un moment creux pour aller vers la serveuse et lui donner un conseil de vieux con : Ne pas dire que ça sera possible qu’à partir de , dire c’est possible.

12/01 Dakar – Senegal

Arrivé de nuit, je commence par visiter un quartier que plusieurs personnes me disent de quitter car il est dangereux… à chaque fois que je vois la possibilité d’accéder à une zone qui semble plus accueillante pour le touriste, la vue d’un élément au loin, dans une autre direction me fais m’éloigner de ce salut dont je me fiche en fait…

Dernier épisode de ces changements de direction : une mélodie assez puissante qui se réverbère contre la façade du bâtiment que je suis en train de photographier… Joyeuse, il faut que je sache d’où elle vient …

On me dit que ça vient d’un quartier où il ne faut pas aller… c’est, en fait, un camp de je ne sais quelle milice… c’est un anniversaire mais on m’informe qu’il n’y a pas de musiciens en live… je ne cherche même plus à entrer dans ce lieu… désormais, la fatigue commence à me peser.. je cherche n’importe quel lieu avec un spot wifi d’où je pourrai savoir la localisation exacte de mon hôtel…je n’ai pas de réseau fiable pour accéder à internet… … je tombe sur un hôtel plein d’étoiles.. on me dit qu’à côté c’est moins cher mais je leur dit que j’ai pas envie… du coup, je me paie une nuit de quelques heures dans un « appartement » 1 pièce dont la salle de bain à elle seule est plus grande que ma chambre … le petit déjeuner étant inclus, je me régale … dans la journée, je finirai par trouver l’hôtel réservé et y passerai tout de même les 2 nuits prévues mais à moitié prix car « la chambre est moins bien » disent-ils…

17/01 Sindia – Sénégal

Je suis prêt pour le départ vers l’aéroport.. mon vol en drone pour faire la photogramétrie de l’hostel où j’ai dormi n’a pas pu avoir lieu car à priori, le pays entier est une « no-fly zone » et je n’ai pas envie de perdre du temps avec cela.. je demande à me faire accompagner à l’aéroport en fin de matinée déjà alors que le checkin est programmé pour 15h… c’est une question de lecture mais il me semble que j’aurais pu accéder au checkin dès mon arrivée… ce ne sera pas le cas… double conséquence : J’apprends que j’ai besoin d’un eVisa après 15h et n’arriverai pas à avoir le document final dans les temps pour prendre l’envol vers Abidjan (Côte d’Ivoire) ; Je me résigne à me rapprocher simplement de la route et prendrai un bus en direction de la destination prévue à Kaolakh.

Le chauffeur du taxi et son compagnon de route m’embrouillent et me font tourner en rond autour de l’aéroport jusqu’au moment où je reconnais l’hôtel que j’avais vu la veille à Sali (Mbour)… Je monte le volume et lui dit d’arrêter le véhicule et commence à débarasser mes affaires sur le trottoir… il me dit qu’il est ok pour aller à Kaolakh maintenant… je remonte dans son « promène couillons » et nous partons vers notre destinée… Je me réveille soudain dans le taxi, le passager recueilli durant la course et l’acolyte du conducteur sont là, par contre, le conducteur à disparu…Je le trouve finalement avec des policiers : il est interdit, au Sénégal, de conduire un véhicule avec plusieurs occupants après minuit. Il faudra encore un peu de patience pour rejoindre la destination où ile me feront visiter deux bars bien animés avec nombre de femmes qu’un grand mastar viendra déloger « à la cloche », c’est à dire 15minutes avant la fermeture du bar. Je n’aurai pas l’occasion de constater ce phénomène dans le deuxième bar car nous l’aurons quitté avant. Je rejoins finalement le lieu où je trouve mon sésame pour aller à Abidjan en transitant par Bamako (Mali) et constate que les deux bars de la nuit et la station de départ du bus sont distants d’un maximum de 400m les uns des autres alors que la veille, nous avions fait les déplacements en voiture…
Le soleil se lève, la station d’essence est ouverte et je commence par m’acheter un déodorant, un paquet de madeleines et un jus quelconque… Vers 10h, je croise le vendeur de tickets qui me dit que le bus est là et qu’il pourrait partir plus vite que le 13h prévu… ce sera plutôt 16h40 au final mais bon, je suis dans le bus…

La nuit tombe enfin sur la route que parcourt le bus de Senof, une entreprise malienne…

Je constate une technique intéressante mise en place par les conducteurs de bus ici : À l’approche d’un véhicule à dépasser, ils font des appels de phare jusqu’à ce que le conducteur du véhicule lui confirme qu’il n’y a pas de danger pour le dépassement dans son visuel plus avancé… il actionne alors son clignotant droit qui signifie que la voie de dépassement est libre de trafic en contresens…

Arrive la frontière malienne et c’est là que j’apprends 2 choses frustrantes pour moi : Les prises de vues photographiques sont interdites au Mali et j’aurais dû me munir d’un visa pour pouvoir accéder dans ce pays… je me retrouve au poste de douane, à écrire ce que j’ai mémorisé des derniers jours… J’attends que le grand chef du poste se réveille et qu’il vienne ici statuer sur mon sort… Mes affaires sont avec moi, mon téléphone et mon passeport sont avec le chef de l’équipe présente…

Après plusieurs tentatives de sommeil moyennement fructueuses, arrive un bus tel le mien, de la même compagnie d’ailleurs…  Je sors fumer une clope et me rends compte qu’ils utilisent ma chambre provisoire pour stocker des gens.. je décide de ne pas y retourner et d’attendre dehors… finalement, je m’assieds sur une des chaises qui étaient monopolisées par la « police des frontières ». J’entends alors une dame noire (comme tous sauf moi d’ailleurs) ; elle discute avec l’un des douaniers du fait qu’elle n’a besoin que d’un visa de sortie et que… bref, le douanier lui dit que oui, c’est rien du tout mais il faut payer.. la fille retourne vers son amie dans mon dos pour lui expliquer la situation… je me lève et lui demande de combien elle a besoin et apprends qu’on lui demande 10’000 francs CFA… Je fais mes poches d’affaires courantes et trouve d’abord 2’000 puis 1’000 francs CFA mais pas les 10’000 que j’avais souvenir d’avoir laissé dans l poche droite… Qu’à cela ne tienne, je fais ma poche des sous pour besoins supérieurs et tire discrètement un billet de 10’000 que je lui glisse secrètement dans la paume de sa main ouverte… elle me remercie, appelle son amie en lui disant qu’il faut y aller, que c’est bon…

Plus tard, elle ressort et me dit en passant : « Merci »  Je lui réponds « De rien » ; c’est vrai pour moi, cette somme est « trois fois rien »… elle n’en saura rien.

Je me dis que j’ai vu beaucoup de films avec des héros super biens mais là, sur le coup, être le héros de son propre film est déstabilisant…

18/01 Kiadi – Senegal

Le soleil se lève progressivement et je commence à pouvoir identifier les écritures sur le bâtiment que j’ai pris en photo hier soir… J’ai appris à cette occasion qu’une loi interdit toute prise de vue au sein du territoire malien. J’ai dû effacer la photo de mon iPhone et ils m’ont pris mon smartphone et je pense qu’ils cherchent une poubelle comme dans les smartphones androïd… je doute qu’ils ne la trouvent…

Sur le bâtiment de petites dimensions dont je n’ai plus la photo, s’étalant sur rez seulement, l’inscription « RADIO FALEME » et à côté du bâtiment, une énorme perche de treillis métallique qui doit être l’antenne de cette « RADIO DE L’INTÉGRATION » … C’est l’autre inscription qui figure sur la façade avec ses 4 fenêtres et sous chacune d’elle des pays : Mali, Sénégal, … ils en ont aussi rajouté ailleurs, visiblement postérieurement aux 4 premiers pays 😉

Par la fenêtre de la salle de pause où je suis stocké en attendant le verdict, j’aperçois un de ces chariots qui vendent du café… le jour s’est levé et je n’ai toujours rien bu d’autre que quelques gorgées de la bouteille d’eau achetée hier en prévision de ce voyage en bus… Je me lève et vais chercher un café sucré.. je constate que, pour mélanger le café soluble, le sucre et l’eau, il utilise un deuxième gobelet en carton et transvase les contenus de l’un à l’autre ; touiller le café sans cuillère était une technique inconnue de moi….

Je lui demande également ce que je prends pour des madeleines… emballées par groupe de 4-5 dans un sachet plastique transparent, des boulettes qui me font penser aux beignets que ma mère faisait tremper dans l’huile.. la consistance est plutôt celle de madeleines pourtant.. ok, je comprends qu’ils mettent simplement un peu plus de farine mais la cuisson reste le principe des beignets… au goût et à la consistance, ce sont effectivement des madeleines…

Le grand chef n’est toujours pas arrivé.. le sous-chef qui m’avait proposé d’aller à l’hôtel d’en face dort toujours et je reste donc sans l’autorisation même d’aller à l’hôtel puisqu’on ne réveille pas un chef qui dort…

Un vendeur passe avec son chariot débordant de produits dont des tongues suspendues sur les côtés.. deux paires d’entre elles attirent mon attention et j’éclate de rire en me disant que je ne vais pas mettre des tongues avec la pomme de mon ordinateur préféré alors que je la cache sur mes ordinateurs avec des autocollants, parce que la pomme, sur l’ordinateur, elle ne sert à rien…

Arrive une moto avec 3 autocollants en forme de pommes et des couleurs horizontales… je demande de quelles couleurs il s’agit car les couleurs nationales sénégalaises ou malienne ne correspondent pas … on me répond que c’est les couleurs du Niger… je demande alors si le Niger est réputé pour ses pommes et l’on me répond au final que oui… faudra-t-il que j’envisage de modifier encore mon voyage pour goûter ces pommes ? … Quant à moi, je reste toujours pomme dans mon interruption involontaire de voyage….

Oh ! … un autre scooter avec des pommes, rouges celles-là… je décide de m’arrêter de compter les apparitions de ce foutu fruit que je n’aimais pas en son temps.. comme tous les fruits d’ailleurs quand on est un enfant…

Je sors fumer ma xième cigarette de la matinée et aperçois un enfant qui est passé près de moi plus tôt. Je ne lui avais rien donné car il ne m’avait rien demandé… Assis sur le bord de la dalle carrelée, sous le couvert en tôle, il finit le plat que les policiers de douane avaient laissé dans la salle de pause après leur festin du matin…

Le chef s’est réveillé mais comme le grand chef doit arriver sous peu, la personne que j’interpelle pour savoir s’il m’accorde d’aller à l’hôtel me dit que ce n’est pas la peine car le grand chef doit arriver sous peu… Pour la xième fois de la matinée, j’entends « … mais de toute façon, ce n’est pas le grand chef qui accorde les visas, il faut aller à … » … je lui réponds que je sais mais que je ne peux pas partir sans mon passeport et mon smartphone confisqués…

19/01 Kiadi – Senegal

3ème tentative pour passer la frontière malienne… en pirogue cette fois.. le spectacle est époustouflant… tout est magnifique et déroutant… 

La nuit tombe, j’échange mes sandales contre mes chaussure… la nuit est tombée et la lune n’est pas encore levée…
Après avoir assisté au spectacle d’une pirogue visiblement de contrebande, je repars en laissant quelques trucs dont un drone que je ne voyais plus au moment de repartir… pfff

J’arrive enfin à la « ville » malienne… je demande le meilleur hôtel et on m’y amène en moto-taxi.. joli mais froid et tristounet… pas de bière… Je demande à bouger un peu et c’est un des employés de l’hôtel qui m’emmène au centre-ville sur son scooter… Sans avoir trouvé de crache-sous après avoir traversé la ville, je lui demande de me déposer, car j’ai bien l’intention de rentrer à pied… à la hauteur de l’hôtel, je me fais interpeler par un policier qui. Me dit que je n’ai pas le droit d’être là … je lui dis que si… il élève la voix alors, le rocker en moi se réveille et je gueule plus fort que lui… 

Je ne m’étais pas rendu compte que c’était le même douanier qui m’avait refusé deux fois la veille… noir sur noir, on a déjà de la peine à voir ; je n’ai pas l’habitude de différencier les noirs d’un point de vue morphologie / physionomie… c’est pour ma pomme… 

Il m’empoigne et me fait voler … je m’adapte et me mets sur la pointe des pieds, comme dans un pogo de concert… j’en profite pour interpeler les passagers d’un car qui attendent et leur fais des signes avec la main qui est libre : je montre mes yeux et les désigne puis ramène ma main vers moi pour montrer mon crâne … je crois qu’ils ont compris mais je serai libéré sans leur aide… 

22/01 Dakar et Sindia – Sénégal

Recherche des ambassades sur mon smartphone pour préparer la journée du lendemain… j’ai tout…

Manque de bol, je me laisse absorber (assez volontairement) par les petites surprises architecturales, gustatives, auditives et je me rends compte que les ambassades fermaient à 16h… Report au lendemain …

Après une deuxième nuit à Sindia, je repars en voiture garage et subit un  échec dans la journée « visas dans toutes les ambassades » car la première étant la Côte d’Ivoire où je désire aller en premier, la réponse a été : Il faut être résident au Sénégal pour obtenir un visa à l’ambassade de Dakar.. ce n’est pas votre cas… il faut que je fasse un visa en procédure électronique (internet)… pfff

Je passe la journée là dessus à commencer par trouver un café avec wifi et je tombe par hasard sur une perle : Le Sherazade… avec à l’intérieur une inscription que l’on ne pourra m’expliquer : Le Piazzolla… Je reste donc sur le musicien argentin et son Libertango qui tourne la tête à n’importe quel être humain doté d’ouïe…

25/01 Dakar – Sénégal

A l’aéroport International B. Diagné (AIBD), attendant 7h30 pour que je puisse déjà confirmer que je peux avoir la carte d’embarquement qui m’éloignera « enfin » de ce Sénégal où j’ai (trop) trainé, je me dis qu’il faut que je résume la mentalité sénégalaise… 

Pour la majorité des résidents de ce magnifique pays, c’est comme toi et moi … en plus noir pour la peau que la mienne. Reste que : 

  • « Mafia » dans à peu près tous les terminus de transports publics…
  • Le chauffeur de « voitures-garage » remplira toujours le nombre de places de son véhicule… si tu lui donnes le montant pour les 4 places restantes en lui demandant de partir tout de suite, il acceptera mais dès le prochain croisement, il s’arrêtera pour voir s’il y a quelqu’un qui va dans ta direction… du coup, le temps gagner en A est déjà perdu en B…
  • Lorsque tu demandes à un chauffeur d’aller à un endroit, il répond toujours ok et le prix est souvent le même quelle que soit la distance en ville… par contre, dès qu’il démarre le véhicule, en roulant, le chauffeur appelle un ami pour lui demander où est la destination que tu lui as demandé… parfois, il y arrive direct et parfois, il doit appeler depuis le point indiqué en premier lieu pour savoir s’il doit prendre à droite où à gauche et comme il peut venir de deux directions opposées, parfois, tu te retrouves à droite alors qu’il fallait aller à gauche.. le chauffeur s’en rends compte quand il finit en impasse… il ne lui reste plus qu’à faire demi tour et filer tout droit vers l’autre gauche ..
  • Si le chauffeur n’a pas envie d’aller plus loin parce que la route est impraticable pour lui, il appelle des amis et t’informe que pour ta destination, il y aura un autre véhicule qui va te prendre en charge… tu descends et te fais accueillir aimablement par des gens qui vont te protéger en attendant le véhicule en question… Le premier véhicule potentiel qui vient se parquer dans le lieu est le « bon »… tu t’avances vers le véhicule et ne pense plus à eux… le véhicule fait débarquer les passagers et quand le dernier descend, tu peux l’apostropher pour savoir si ce bus va bien à … on te répond au mieux que « non » et au pire qu’il ne bouge plus avant demain ;-)… les aimables personnes t’ayant accueilli ont disparu et tu penses que t’es un con .. mais non, t’es pas un con… c’est juste qu’ils t’ont couillonné et tu ne pouvais pas le prévoir… si tu as oublié un sac avec un nouveau drone dans le véhicule… ce sera plutôt tant pis… revois tes plans pour la suite.. c’est tout…
  • Le rapport de prix entre deux produits identiques peut aller de 1 à 20 selon si l’acheteur est local ou étranger (la couleur de peau est l’indice évident ici )

25/01 Objectif Côte d’Ivoire

Après midi à Abidjan (à confirmer)… raté..
Retour à Dakar et vol passant par Lisbonne et Porto où je resterai 2 nuits car pendant le transit de plus de 2 heures, j’ai décidé de prendre un taxi pour visiter Ribeira do Porto et à mon retour, en passant par le guichet d’enregistrement avec mon boarding pass, la dame de l’enregistrement employée de TAP me l’a confisqué car je n’avais pas le eVisa… Je n’avais pas besoin de passer par elle en fait… je suis définitivement un con…
Au final, je me résous à prendre un vol faisant escale de nuit dans l’aéroport de Lisbonne et arrivée en fin de matinée au .. Maroc encore mais à Casablanca cette fois…

31/01 Casablanca – Maroc

Après 2 nuits dans deux hôtels, je me prépare au prochain trajet en transports en communs terrestres en direction de la Côte d’Ivoire. Ce sera soit, cet après-midi, soit ce soir… Deux paquets à envoyer vers l’Europe et un trajet en bus à définir.. une échéance à respecter pour la comptabilité de ma tante au Tessin… ça devrait le faire.. 

Manquent quelques dates au Maroc

Pas encore eu le temps…

03/02 Dakhla – Maroc

J’ai raté la correspondance pour le bus qui devait m’amener plus loin… d’un autre côté, la ville est très belle ici et je n’avais pas de correspondance à Gargarate pour aller vers Nuaktchok (Mauritanie).. je reste donc dormir à  côté de la station de bus et en profite pour trouver un bar servant des bières alcoolisées dans ce monde de militaires ….

04/02 To Gargarate – Maroc

Ce trajet me rappelle janvier 1987 entre Perth et Adélaïde puis Melbourne.. le chauffeur disait toutes les x heures : « À votre droite, vous pouvez voir les falaises et l’océan et à votre gauche, le désert!!! » … en fait, c’est les falaises qui font la seule animation du trajet… je reprends mes écritures de voyage… je n’ai plus assez sommeil 😉 .. dans une quinzaine de minutes, le bus devrait s’arrêter pour une pause de 20-40 minutes … il fait cela toutes les 2 heures environ et moi, ça me permet de refaire les stocks et brûler 2-3 cigarettes…. … et prendre quelques points de vues photographiques quand même.

Aujourd’hui, je peux confirmer à tous ceux qui pensent que le camping car ou la voiture de location est la solution que c’est faux : 

  • les nids de poules, tu ne les connais pas dans une route loin de chez toi ; 
  • Les roues d’un car ont un diamètre largement supérieur et donc sont moins affectées par un « petit trou de rien du tout ». 

February in South Africa & Tanzania

Trop d’animations pour remplir ce journal de bord… ce sera pour plus tard.

21/02 Daar Es Salaam Airport

L’avion doit décoller pour Le Caire à 5h20 environ et je viens d’atterrir de Kilimanjaro à 1h et quelques ce matin donc… je vais poireauter les heures nécessaires à accéder à l’horaire de check-in possible et attendre l’avion dans la zone après les passeports… 

J’ai enfin trouvé le vol qui doit me permettre d’atterrir à Assouan à 12h, l’heure du checkin pour le bateau .. INCROYABLE !!!! … mais bon, je ne peux pas acheter le billet car il est trop tard pour l’acheter en ligne et comme je ne suis pas au Caire, j’aurai une trentaine de minutes seulement pour sortir de l’avion et passer les contrôles, récupérer ma guitare et mon skateboard qui ont voyagé en soute, acheter le billet et monter dans l’avion…. Pas évident du tout… j’ai envoyé un WhatsApp à la nana de la croisière sur le Nil pour voir si elle peut déjà me réserver le billet de son côté afin que je n’aie plus qu’à le payer et prendre l’avion un peu plus confortablement… 

Le voyage retour commence à se dessiner et, même si c’est en 10 jours seulement, je commence à comprendre que je n’ai pas fini de pleurer mes larmes de joie quotidiennes… d’ailleurs, je viens de prendre la décision de jouer des petites prolongations à ce voyage en allant voir l’Europe de l’est des nouveaux pays baltes à la Moldavie en passant par ce qui se trouvera sur le chemin… ça commencera et finira par un petit coucou à ma tante Erica au Tessin… 

L’avion pour Dakar à décollé après ou pendant que je m’endormais je croyais être dans le fauteuil d’un bus ou d’un train mais c’est sur l’accélération du décollage que j’ai compris….j’ai pu m’endormir direct… je me rappelle ce petit réveil « monsieur » pour me donner une brique de boisson mais à part ça, j’ai très bien dormi… l’étonnant, c’est que je me réveille et que je vois tous les hublots fermés à 8h10 pour des gens qui dorment normalement de nuit… pas grave… j’ai commencé à écrire ce que tu lis…. 

27/02 Lisbonne – Portugal

Je reprends l’écriture et recherche dans mes papiers virtuels les bribes d’info que j’aurais pu oublier dans mes messages sur polarstep… Il me reste pas mal de temps avant mon retour annoncé pour le 4/3.. 

02/03 Aranda de Duero – Espagne

On y est presque… encore sur la péninsule ibérique mais dès lundi, je devrais être à la maison avec les miens…

5/03 Cessy – France

… enfin de retour chez moi avec une quinzaine de jours de retard… pas grave et surtout : NO STRESS !!!


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